Vive la traduction et les traducteurs !

Bien entendu je ne prétends pas être une traductrice expérimentée, je ne la pratique que depuis trois ans, et on a toujours des choses à apprendre. La compétence de traduction est à la fois un apprentissage à chaque texte et un perfectionnement sans fin : on voit rarement les mêmes choses, et c’est un domaine qui, de manière sûre, permet de découvrir énormément sur des sujets toujours plus variés, d’approcher les langages à un niveau de subtilité passionnant, et de lever le voile sur sa propre langue maternelle.
Le 30 septembre, c’était la Journée mondiale de la traduction. C’est pourquoi, à cette occasion – et avec quelques jours de retard – j’aimerais rendre hommage à ces traducteurs qui m’ont donné envie de suivre des études en traduction et, plus essentiellement, ont fait de moi la lectrice que je suis aujourd’hui.

Un peu d’Histoire d’abord

La traduction est une pratique, un métier, qui existe depuis longtemps (mais ça, on s’en doute un peu.), et qui se trouve favorisée dans un contexte où des langues, des cultures, cherchent à communiquer entre elles et à se comprendre mutuellement.

Je vous renvoie à des sources variées à ce sujet :

  • Sur le blog de Vendredi Lecture, un article consacré à la Journée mondiale de la traduction, dont toute une partie est consacrée à Saint-Jérôme et à certaines notions de l’Histoire de la traduction. (Traitez-moi de fainéante, mais je jugeais inutile de refaire un tour des faits historiques qui aurait déjà été brillamment fait dans un autre article, d’un autre blog.)

L’évolution du métier de traducteur

Au cours de la révolution technologique qui s’est amplifiée dans la deuxième moitié du XXème siècle, le traducteur assiste à un profond bouleversement de son activité, dans ses outils techniques. L’informatique va changer la nature de son travail. S’il travaillait sur une machine à écrire pendant plusieurs décennies, et avant cela, à la main, les outils de traitement de textes informatisés ont, je le pense, facilité sa tâche. Plus besoin de recommencer entièrement une page lors d’un mauvais saut de ligne ou d’une rature. Internet permet au traducteur de se documenter au mieux, dans des bases terminologiques, et de trouver maints exemples idiomatiques et leur correspondance sémantique. Alors oui, c’est bien pratique, mais encore faut-il bien utiliser tout ça. Et ce qui se faisait par courrier avant se fait aujourd’hui par e-mail, le contact entre le donneur d’ordre (quel nom barbare) et le traducteur ne prend plus que quelques secondes.

Voir :

L’utilité du traducteur

Beaucoup de personnes se demandent sans doute, lors qu’elles ont besoin de faire traduire un document, un site web ou un message commercial : « Mais pourquoi s’encombrer d’un traducteur, qu’il faut payer, quand on peut se dépatouiller avec Google Traduction ? ». C’est là que tu te trompes, coco. Tu te souviens de ces petits essais qu’on te demandait de faire au lycée, en anglais, en espagnol ou en allemand, et que tu torchais vite fait bien fait avec un traducteur automatique ? Ça ne donnait pas de supers bons résultats, non ? Et bien là c’est pareil, sauf que c’est pas pour une note, c’est pour le monde du travail. Le traducteur maîtrise son sujet, il saura – mieux que n’importe quel site de traduction simultanée – saisir le contexte et traduire dans les bons termes, pour permettre à ton document d’être compréhensible, accessible, pour son lecteur. En plus, il est la plupart du temps réviseur, il connaît l’orthographe comme sa poche et il maîtrise la rédaction. C’est un polyvalent de la langue, et la langue, c’est ton moyen de faire passer un message clair dans un but précis [pour la traduction marketing, commerciale, technique…]. Mieux vaut confier ça à quelqu’un qui s’y connaît, quand on est pas sûr de soi (et il faut toujours se remettre en question.).

Traducteur automatique, bonjour la cata quand on n’utilise que ça.

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Voilà, t’as vu ? C’est moche hein ? Engage un traducteur, te dis-je. Je veux un avenir, moi.

Remerciements

Je n’ai pas envie de faire de la théorie ou de passer mon temps à rouspéter dans ce billet, alors j’en arrive maintenant à ce qui me tient à cœur. Ces traducteurs et traductrices qui m’ont permis de passer les meilleurs moments de ma jeunesse, et dont je trouve le travail remarquable. J’ai du mal à lire des œuvres traduites, souvent, car ça sent la traduction ; ce n’est pas fluide, ou pas toujours (mais on a le droit de ne pas être d’accord avec un traducteur : il y a des centaines de manières différentes de transcrire la même chose). Mais avec ces traducteurs-là, tout s’est passé comme sur des roulettes :

  • Rose-Marie VASSALLO, la traductrice de la série des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire. J’ai lu ces livres, dont certains plusieurs fois, entre mon année de CM2 et mon année de 4ème. Wow. Rétrospectivement (parce que bon, ce n’est pas le genre de pensée qui m’occupait pendant la période où je découvrais le théorème de Pythagore), c’est vrai que le travail de traduction sur cette œuvre est absolument phénoménal. Dans un univers totalement fictif, avec une ambiance comme celle qui règne dans les pages de l’œuvre de Daniel Handler, traduire les noms propres, les sigles (mon dieu, les sigles !) qui font entièrement partie du déroulement de l’intrigue, qui ont un sens précis dans l’histoire, est un travail monstre !
  • Jean-François Ménard, le traducteur de Harry Potter : Même remarque que pour les Orphelins Baudelaire. C’est un monde entièrement revisité que nous propose J.K. Rowling. Les « mugglers », des « moldus ». C’est à lui que l’on doit des noms comme les « dragées surprises de Bertie Crochue (ang. Bertie Bott’s Every Flavour Beans), quand même. De même que l’univers m’a fait rêver, je pense pouvoir affirmer que cela n’aurait pas pu être possible sans l’excellente traduction de J.F. Ménard, et j’affirme avec véhémence qu’une histoire peut être excellente mais traduite comme un pied mycosé, et ce n’est pas le cas de Harry Potter. Merci Jean-François.

2 commentaires

  1. Bonne fête les traducteurs !

    ❤ le travail de monsieur Ménard, dont en plus la traduction semble avoir évolué avec l'âge des lecteurs (moins de traduction de noms propres sur la fin), tout comme le style de madame Rowling.

    J'aime beaucoup le travail de Patrick Couton aussi, en plus d'être quelqu'un qui à l'air bien sympathique au vu du tas d'interview qu'il a pu faire.

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    • Ah oui, Patrick Couton ! J’ai hésité à le faire figurer dans mon article, mais je me lance à peine dans la lecture des Annales du Disque-Monde, j’ai donc préféré attendre pour lui consacrer un petit quelque chose plus tard!
      merci pour votre commentaire 🙂

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