Les épreuves d’entrée du master de traduction de Strasbourg (juin 2015)

Récit et conseils

Je vais essayer d’être la plus claire possible ! Je crois que mon enthousiasme dépasse un peu ma pensée, ce qui justifiera d’écrire cet article avant la rentrée. Je dois dire que je stressais comme une folle dans mon train à destination de Strasbourg, j’avais l’impression de me jeter dans la gueule du loup. Hôtel réservé, à deux pas de la fac, prête à me rendre aux épreuves, fraîche comme la rosée du matin.

Que faire la veille des écrits ?

Je ne prétends surtout pas donner de recette miracle ! Faites comme vous le sentez. Mais il y a quelques impératifs, comme se tenir informé par la radio, la télé ou internet des dernières news. Les textes de version/thème pourront éventuellement porter sur ce qu’il s’est passé dans la dernière semaine ou le mois passé.

Inutile d’avaler un dictionnaire ou des listes de vocabulaire un jour avant le concours, vous ne retiendrez rien. Vous pouvez éventuellement trouver des articles du Monde, de Libé et traîner sur le site de la BBC ou du Time pour faire un peu de traduction à vue, exercice qui vous sera demandé pour l’oral du deuxième jour, histoire de vous dérouiller un peu.

Contenu des épreuves

1er jour : épreuve de français, 1h30 / traduction langue maternelle-langue cible / traduction langue cible-langue maternelle (et ce autant de fois que vous présentez de langues au concours)

2ème jour : les oraux (selon le nombre de langues). Je candidatais pour le couplage anglais-français, je n’ai donc passé qu’un oral. Généralement, on vous demandera de vous présenter à 8h45, moment où ils dévoilent les ordres de passage. Le jury est composé de deux professeurs de l’ITIRI. Prévoir une journée longue, pour les trains… mais vous pourrez vous arranger avec le jury et les candidats pour déplacer votre heure, ça ne pose aucun souci, selon vos obligations.

Les écrits de langues portent sur des thèmes d’actualité des derniers mois voire de la semaine en cours. Je recommanderais de suivre régulièrement les publications des journaux web comme Le Monde, Libération, Marianne, et en anglais le Times, The Economist, The Independant, The Guardian. Éventuellement, prendre des notes sur vos lectures dans un petit carnet, y conserver un peu de vocabulaire utile à relire de temps en temps pour se rafraîchir la mémoire ! Les textes font à peu près vingt lignes, avec un titre qui est aussi à traduire. Il n’y a qu’un entraînement régulier de la traduction journalistique qui vous permettra d’être à l’aise dans ce genre d’exercice. Un de temps en temps, idéalement deux ou trois petits textes par semaine.

L’écrit de français est un exercice lexical qui vise à mettre à l’épreuve votre aisance avec la langue française. Il existe deux types de sujet suivant votre profil : français langue maternelle (plus dur évidemment) et français langue étrangère. Les annales sont disponibles sur le site de l’ITIRI : Cliquez ici. Essentiellement, il y a de la reformulation, de la recherche de lexique/synonymes, et une production écrite. Pour cette dernière, et comme le conseille le blog « Le Chemin d’un élève traducteur à Strasbourg » (merci à lui d’ailleurs), travaillez un peu les bases de la traductologie, quelques théories, ça peut vraiment servir. Les deux sujets tombés avant cette année étaient :

– « Comparer la traduction humaine et la traduction automatique revient d’abord à accepter l’idée que ces deux méthodologies sont comparables, or il s’agit de deux processus complètement différents, tant en termes de process, de coût que de résultat. (Le Journal de la Traduction, 07/06/2010) Selon vous, quelles sont les différences majeures entre la traduction humaine et la traduction automatique ? Vous illustrerez votre réponse par des exemples. »

– « Selon vous, qu’est-ce qu’une traduction « de qualité » ? Vous fournirez des éléments de réponse à cette question en illustrant vos propos par des exemples concrets. (25 lignes environ). »

N.B. : Le Journal de la Traduction est une bonne source de réflexion qui peut alimenter vos écrits. 

Le sujet de 2015 portait sur la nature de l’interprétation et de la traduction, et leur rapport avec la spontanéité de la communication. « L’interprétation et la traduction permettent-elles une communication spontanée ? »

L’oral

Vous disposerez de 20 minutes de préparation sur un article d’une longueur à peu près équivalente à une page. Les thèmes sont variés, je suis personnellement tombée sur l’intelligence artificielle (lié à l’actualité donc). Une fois devant le jury, quelques présentations rapides, puis vous livrez votre résumé du texte. Inutile de faire trop long. J’avais écrit une page, j’ai été coupée au milieu pour passer à la suite de l’entretien, en français cette fois. Après avoir livré votre résumé, on vous posera des questions, en anglais, sur le fond et la forme. Éventuellement, une opinion argumentée. On vous demandera sûrement comment vous comprenez certains mots. Vous devrez traduire entre 3 lignes et un paragraphe, à vue, donc segment après segment (et surtout pas mot à mot !). Prenez votre temps, et si cela peut vous aider, prononcez les phrases à voix haute (j’ai demandé à le faire, cela m’a aidé à me concentrer et ils n’y ont pas vu d’inconvénient). Soyez flexibles, plusieurs possibilités sont permises pour une même expression, montre que vous avez de la ressource. Il faut être le plus idiomatique possible, la fluidité est capitale ! Le jury n’est pas là pour vous enfoncer. Il pourra même vous pousser à trouver la juste réponse (sans pour autant vous la donner) : « vous êtes sûr que c’est le terme adéquat ? », « que pourriez-vous proposer d’autre ? » …

Soyez spontané, ne regardez pas (trop) votre feuille. Je pense que le contact visuel direct avec les membres du jury est très important. Niveau comportement, c’est franchement comme un entretien d’embauche. Donnez-leur envie de vous avoir comme collègue. Les questions en français, dans la deuxième partie de l’entretien, porteront sur les classiques questions de motivation, et vous allez éventuellement discuter de votre dossier.

« Pourquoi la traduction / l’ITIRI ? »

« Que vous ont apporté vos études jusqu’ici ? »

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